• Si l'on abat si l'on bâtit

  • 2021
  • 21x29,7cm. Graphisme: Paul Dagorne

Cette édition présente des textes et des photographies qui témoignent de l’exposition L’énigme est de ne pas savoir si l’on abat, si l’on bâtit réalisée par Julia GAULT et Raphaël MAMAN. Présentée du 12 octobre au 17 novembre 2019, elle s’est tenue à l’espace de création Le Mur situé à Moret-Loing-et-Orvanne, sur une invitation de Virginie PROKOPOWICZ.

Conception graphique: Paul Dagorne

Carrelage blanc, néons jaunes, parfois blancs, plafond bas, murs blancs… Réfléchir à la construction et au chantier nous est apparu comme une évidence lorsque Virginie Prokopowicz nous a invités pour une carte blanche dans l’espace du Mur à Moret-sur-Loing, anciennement magasin de BTP.

L’énigme est de ne pas savoir si l’on abat si l’on bâtit.*

Entre édification et démolition, entre effondrement et fondations, le chantier est l’espace où l’on procède à des travaux, où les ouvrages sont en perpétuelle transformation. Il possède une temporalité qui lui est propre, celle de l’état mouvant de la matière au jour le jour, de la destruction des éléments à l’achèvement d’un édifice. C’est un espace intermédiaire indéterminé, parfois incertain, pris dans un état formel et spatial éphémère, évolutif, voué à disparaître. Ouvert aux regards, souvent par des interstices, il révèle à qui veut s’y arrêter, un lieu de travail, une œuvre en cours de réalisation.

Pour cette exposition, nous voulions être dans la transposition et la symbolique de ce qu’est le chantier en tant que lieu où les formes sont façonnées, où l’on construit les fondations avant l’ouvrage achevé. Le projet questionne la temporalité du chantier ainsi que l’état éphémère de la matière et mouvant des espaces.

Les pièces ont vocation à être modifiées, rejouées et mises en tension avec l’espace. Articulée autour de trois actes quasi théâtraux, l’exposition se compose de différentes phases. Les temps de chantier ne sont pas visibles par le public. Il ne reste de ces actions que des traces dans l’espace et des photographies de gestes accrochées au fur et à mesure, comme des indices de présences passées. Puis, les visiteurs sont invités à découvrir par trois fois un espace où la matière est érigée, transportée, où tout semble à chaque fois avoir été rejoué.

Construite et pensée comme un passage éphémère, l’exposition est accompagnée de cette édition comme témoin et archives du projet : de son intuition à sa fabrication, des temps de constructions aux temps de monstrations. Conçue par le graphiste et artiste Paul Dagorne qui s’est lui aussi emparé de cette idée de temporalité, de structure, de spatialité, cette édition devient à son tour le théâtre où se déroulent les différents actes, où la temporalité inhérente au projet devient le fil conducteur grâce auquel le lecteur peut déambuler entre les scènes.

Julia Gault et Raphaël Maman

  • Titre de l’exposition, extrait du poème La Pelle, d’André Breton